Le CBD peut-il aider à soigner les addictions ?
Les addictions définissent l’accoutumance à un produit psychoactif ou à une activité, ayant des effets dangereux pour la santé. Elles consistent en une altération des fonctions biologiques, en particulier cérébrales, conduisant à un effet de manque. Celui-ci incite alors, en compensation, à recourir de manière chronique à une supplémentation ou bien à un stimulus extérieur. Le diagnostic de la dépendance repose sur plusieurs critères, indiqués dans le “Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders” (DSM), tels que la perte de contrôle, l’incapacité à arrêter sa consommation ou l’impact sur la vie socio-professionnelle. Certaines substances, comme la nicotine, la cocaïne ou l’héroïne ont un fort pouvoir d’accoutumance (60 à 80 % de risque d’une dépendance rapide). En France, plus d’un quart de la population âgée de 18 à 75 ans consomme quotidiennement du tabac, et un pourcentage similaire, de l’alcool au-delà des seuils journaliers et hebdomadaires préconisés. Alors, comment lutter contre la dépendance et les symptômes du sevrage ? Le CBD peut-il guérir de l’addiction ?
Influence des drogues addictives sur les “hormones du bonheur”
L’altération de la production en dopamine
La dopamine est connue comme étant l’un des composés chimiques fortement impliqués dans les changements d’humeur et les sensations de plaisir, mais aussi de possible addiction, provoquées par les drogues.
Il s’agit d’un neurotransmetteur ; autrement dit, une molécule produite par des neurones, permettant de faire circuler les influx nerveux d’une région à une autre du cerveau. C’est la dopamine, produite en réponse à toute activité perçue comme agréable, qui est responsable de cet effet de bonheur immédiat. Elle a également un rôle central dans les fonctions cognitives et motrices.
Les scientifiques ont désormais la preuve que toutes les substances amenant à la dépendance ont pour point commun de faire augmenter – bien que de manières différentes et à divers degrés – la concentration en dopamine dans le cerveau. Et plus particulièrement dans le noyau accumbens, qui joue un rôle primordial dans les mécanismes du plaisir et du “circuit de récompense”.
Ce taux devient anormalement élevé, et surtout, ne dure pas dans le temps. De plus, la consommation régulière de drogue peut altérer la capacité du corps humain à produire naturellement de la dopamine, conduisant à un déficit entre les prises, et donc à une sensation de manque. Le cerveau, pour synthétiser de la dopamine, devient alors dépendant de la substance : c’est le phénomène d’addiction. Autrefois débattue, cette implication de la dopamine dans l’addiction à l’alcool a par exemple été récemment prouvée chez le rat par l’Institut des neurosciences de Grenoble.
Une carence en sérotonine
Si la dopamine entretient les sensations de désir et de plaisir immédiat, la sérotonine provoque plutôt un effet de satiété. Il s’agit d’un neuromodulateur, c’est-à-dire une molécule influant sur l’activité des neurones, leurs communications, et donc sur la production de neurotransmetteurs. La sérotonine a pour rôle l’inhibition et la régulation de la dopamine, afin d’éviter l’emballement du circuit de récompense. Elle est donc responsable d’un état de bien-être sur le long terme, et possède un pouvoir antidépresseur.
Le neuromodulateur agit comme un frein aux comportements compulsifs nocifs, et prévient ainsi le phénomène d’addiction. Ce dernier survient lorsque le taux de sérotonine chute et n’est plus en mesure de compenser l’effet de la dopamine. Or, si les drogues font momentanément augmenter le taux de sérotonine, elles peuvent sur le long terme conduire à cette chute observée entre les prises. Le besoin de dopamine s’installe alors de façon durable.
Concrètement, pendant la phase de consommation, la concentration du neuromodulateur dans les synapses – l’espace entre les neurones, par lequel sont transmis les composés chimiques – augmente, du fait du blocage de sa recapture par la “pompe SERT”, située dans la cellule nerveuse émettrice. Ce phénomène participe, avec l’action de la dopamine, à la sensation de bien-être. En cas de consommation régulière, le cerveau compense le blocage par la création de nouveaux récepteurs de recapture.
Or, entre les prises, la production de sérotonine revient à un niveau normal, tandis que sa recapture, elle, reste décuplée. Cela conduit inévitablement à une chute du niveau de sérotonine dans le cerveau, qui n’est plus en mesure de combler le manque de dopamine. L’accoutumance s'installe alors.
CBD et addiction : le cannabidiol rend-il dépendant ou permet-il de lutter contre les effets des drogues ?
Les pouvoirs du cannabinoïde contre l’accoutumance
Non, contrairement aux drogues, le CBD ne fait courir aucun risque de dépendance, ni d’effets psychotropes, et ne provoque pas d’effets secondaires majeurs. De ce fait, il se différencie du THC ; un autre cannabinoïde présent dans le cannabis ou, à très faible teneur, dans le chanvre à usage industriel.
La molécule de CBD peut au contraire s’avérer utile contre toute forme d’addiction, en aidant à lutter à la fois contre :
- le “craving”, à savoir le manque et le besoin irrépressible de consommer, ressentis en période de sevrage ;
- le stress et l’anxiété, notamment dus au sevrage ;
- les symptômes spécifiques du manque, tels que les troubles gastriques, les hallucinations ou les tremblements.
En conclusion, le cannabidiol à la fois relaxe et atténue l’effet de manque vécu entre deux prises. Mais comment cela s’explique-t-il physiologiquement ?
Le CBD comme régulateur du taux de dopamine
La sensation de bien-être inhérente à la consommation de CBD s’explique notamment par une augmentation de la concentration de dopamine dans le cerveau. Toutefois, le mécanisme en cause n’entraîne pas, au contraire des drogues, un effet d’accoutumance.
Le cannabidiol stimule en fait la libération de dopamine, synthétisée par les neurones, entre autres en inhibant l’activité intrinsèque – défavorable à cette production – du récepteur GPR6, car il est ce que l’on appelle son “agoniste inverse”.
Si, dans le cas des drogues, les processus biologiques conduisant à l’augmentation du taux de dopamine sont sensiblement différents d’une substance à l’autre, ils peuvent tous provoquer, à divers degrés, une dépendance. Notamment, parce qu’ils affectent à long terme la création de dopamine par les neurones. Le CBD, quant à lui, ne perturbe pas cette production entre les prises, et ne provoque donc pas de manque.
L’action du cannabidiol sur la sérotonine
Le CBD a également un effet direct sur les récepteurs de la sérotonine, stimulant de ce fait sa synthèse et, à l’instar des antidépresseurs, sa concentration dans les synapses. D’où son action efficace contre les symptômes de la dépression.
Cependant, à la différence des antidépresseurs ISRS et IRSNA, le CBD ne bloque pas la recapture de la sérotonine par les neurones émetteurs, dits “pré-synaptiques”. La stimulation de sa production suffit à augmenter la quantité de molécules dans les synapses, et les chances de se faire capturer par le neurone post-synaptique, pour faire circuler l’influx nerveux.
Comme la recapture de la sérotonine n’est pas entravée, le cerveau n’a pas besoin de compenser en produisant de nouveaux récepteurs sur les neurones pré-synaptiques, ce qui ne fait pas chuter drastiquement le taux de sérotonine entre les prises. L’emballement du circuit de la récompense et l’effet d’addiction sont ainsi évités.
Les effets bénéfiques sur le système endocannabinoïde
Le CBD est aussi, et avant tout, connu pour son action sur le système endocannabinoïde qui permet un équilibre de nombreuses fonctions physiologiques, comme le sommeil, la douleur, l’appétit ou l’humeur.
Non invasif, il agit indirectement en inhibant l’enzyme FAAH (ou “Hydrolyse des amides d’acides gras”), responsable de la dégradation de l’anandamide. Celle-ci est un endocannabinoïde, c’est-à-dire un cannabinoïde, mais qui est, contrairement au CBD ou au THC, naturellement produit par l’organisme. Les endocannabinoïdes, synthétisés par les neurones post-synaptiques permettent de calmer l’activité cérébrale en se fixant sur les récepteurs “CB1” des neurones pré-synaptiques. La suractivation d’une cellule nerveuse entraîne donc sa propre inhibition par effet rétrograde, ce qui procure au CBD son effet tranquillisant et aide à lutter contre l’anxiété due aux addictions.
Qui plus est, l’anandamide favorise la libération de dopamine, accentuant la sensation de bien-être induite par le cannabidiol.
Tabac, alcool, opioïdes ou THC : contre quelles addictions le CBD s’avère-t-il efficace ?
Le cannabidiol contre la dépendance aux médicaments
Par ses actions sur les mécanismes de production de dopamine et de sérotonine, ainsi que ses effets bénéfiques sur le système endocannabinoïde, le CBD s’avère utile pour lutter contre toutes sortes d’addictions. Celles-ci peuvent concerner des substances consommables, ou bien même des activités (jeux vidéo, jeux d’argent, écrans, etc.) – on parle alors d’addiction comportementale.
Comme cela a été évoqué précédemment, le CBD procure une sensation de bien-être et permet de lutter contre la dépression et les insomnies, sans bloquer la récupération de la sérotonine par les récepteurs dédiés. Comme il ne peut créer de dépendance et d’effets indésirables majeurs, il offre une bonne alternative aux antidépresseurs classiques, lorsque ceux-ci sont mal supportés par le patient. Il serait également efficace plus rapidement et de manière plus durable.
Par ses vertus anti-douleurs et anti-inflammatoires, le CBD peut également remplacer, dans certains cas, les traitements aux opioïdes pharmacologiques (l’oxycodone, le fentanyl ou l’hydromorphone), ou aider à se sevrer contre les opioïdes illégaux comme l’héroïne, tous à fort risque d’accoutumance et d’effets secondaires. En 2022, la société américaine Ananda a par exemple obtenu l’autorisation de la FDA (“Food and Drug Administration”) pour mener des essais cliniques avec un nouveau médicament contre les douleurs chroniques à base de CBD, le Nantheia ATL5.
Quoi qu’il en soit, l’avis d’un professionnel de santé est requis avant tout changement de traitement et utilisation de CBD dans un but thérapeutique.
Le CBD pour soulager la dépendance à la nicotine ou au cannabis
Déjà en 2013, une étude montrait la capacité du CBD à réduire sa consommation de tabac d'environ 40 % après seulement une semaine de traitement. Un effet qui, de plus, semble se prolonger significativement après l’arrêt de la prise de CBD.
Non seulement, le CBD permet de lutter contre le stress dû au manque de tabac, mais il agit également, comme nous l’avons vu, sur les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde, justement connus pour leur rôle dans le circuit de récompense de la nicotine. Une exposition répétée à la nicotine altérerait les CB1 et leur densité dans plusieurs régions du cerveau ; d’où l’intérêt du cannabidiol pour aider à arrêter la cigarette.
Le CBD permet également d’atténuer les effets du THC, la molécule psychotrope du cannabis, que ce soit au niveau de l’euphorie ou de l’accoutumance. Celle-ci est d’ailleurs en partie due aux modes de consommation, qui privilégient l’ajout de fleurs de cannabis à une base de tabac – la nicotine créant une dépendance plus forte que le THC.
Associé à une bonne hygiène de vie, le vapotage d’e-liquides au CBD, qui simule l’usage du joint ou de la cigarette pour le fumeur, apparaît comme la solution idéale pour arrêter progressivement le THC et la nicotine.
Lutter contre l’alcoolisme grâce au chanvre
L’ingestion d’alcool altère l’équilibre neurochimique du cerveau, en agissant sur plusieurs éléments physiologiques ; notamment :
- les récepteurs GABA de type A (GABAA), qui réagissent au principal neurotransmetteur inhibiteur de l’activité cérébrale, le GABA ;
- la production de dopamine ;
- les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde.
L’éthanol (ou alcool éthylique) contenu dans les boissons alcoolisées a tendance à se lier aux récepteurs GABAA, augmentant leur capacité de réponse au GABA. Ce dernier étant inhibiteur, sa suractivation brouille les fonctions cérébrales, diminuant les capacités motrices et cognitives. Une consommation d’alcool répétée peut conduire à une modification des récepteurs, qui deviennent alors moins sensibles à l’éthanol : la tolérance à la molécule s’accroît, favorisant l’addiction.
On observe également une diminution du nombre de CB1, qui entrave l’action des endocannabinoïdes et le bon fonctionnement du circuit de récompense. Un individu souffrant d’alcoolisme est alors dépendant de l’éthanol pour pouvoir satisfaire ce circuit. Le CBD, en favorisant l’activité des endocannabinoïdes, va ainsi aider à lutter contre la dépendance et les symptômes du sevrage, comme l’anxiété, les troubles du sommeil ou les douleurs.
Grâce à ses nombreuses propriétés thérapeutiques, le CBD peut donc aider à lutter efficacement contre la plupart des addictions. Le cannabidiol agit, en effet, bénéfiquement sur de multiples facteurs du circuit de récompense, liés à l’accoutumance : la synthèse d’endocannabinoïdes, de dopamine, de sérotonine, ou encore le fonctionnement des récepteur GABAA.
Vous souffrez de dépendance ? La Ferme du CBD propose une grande variété de produits (huiles de CBD, e-liquides pour vapoteuses, résines, fleurs de CBD, etc.), dont les divers modes de consommation, et concentrations en cannabidiol, peuvent s’adapter à toutes les situations.
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Comments
Quel produit choisir ?
Rico 28/10/2023Bonjour,
Mon amie souffre d'addiction à l'alcool et au tabac. D'autre part, elle ressent de vives douleurs dorsales et a du mal à marcher.
Quels produits me conseillez vous ?
Merci de votre réponse.
Miranda E 30/10/2023
Dépendance
Miara 23/08/2023Bonjour ,j ai été intéressé par votre article concernant la dépendance Alcool.
Que conseillez vous à vos clients et sous quel forme de produit peut on le remplacer pour arrêter les consommations quotidiennes de prises d alcool.
Merci pour votre réponse.
Jlm
Miranda E 23/08/2023